Bande de cons !
Pas vous, cher public !
Les autres, les formateurs, informateurs, explorateurs, chefs de
groupe, présidents de partis flamands, présidents de partis
francophones, seconds couteaux, troisièmes couteaux, de gauche, de
droite, les cathos, les écolos, les franc-maçons, les libéraux...
Bande de cons de Flandre
Bande de cons de Bruxelles
Bande de cons de Wallonie.
D'abord à tous ceux qui croient avoir gagné les élections d'il y a 5
mois, à tous ceux qui avaient un grand sourire, à tous ceux qui
avaient les bras en l'air, le temps est venu de vous avouer quelque
chose :
les gens n'ont pas voté pour vous parce qu'ils vous aimaient.
Les gens ont voté pour vous parce qu'ils étaient obligés.
A la veille du onze juin : dans les rues, les maisons, les bureaux les
gens hochaient la tête et se demandaient vraiment qui ils allaient
pouvoir choisir parmi ce catalogue de nuls, de klettes, de nouilles,
d'opportunistes agressifs,
de carriéristes sans charisme,
de mal fringués,
de gros types à l'élocution problématique,
de petits nerveux en pleine tendinite de l'égo,
de semi-hystériques,
de semi-mafieux,
de cyniques,
de je-m'en-foutistes,
de ratés de tout le reste,
de fils à papa,
d'experts comptables en décrochage professionnel,
d'entrepreneurs en faillite frauduleuse,
de sinistres,
de pas lavés,
de faux gentils,
de vrais méchants...
Les Leterme, De Crem, Reynders, Milquet, Michel, De Wever, Maingain,
Wathelet, Bacquelaine...
Cette morbide collection de névrosés qui nous gouvernent avec leurs
troubles anxieux, leurs troubles dissociatifs, leurs troubles
psychosexuels, leurs troubles obsessionnels compulsifs.
Et en plus, ils sont tous... Si moches...
Cette élection, à tout le monde, ça a un peu fait l'impression d'un de
ces mariages forcés que l'on organise dans des pays très loin d'ici.
C'est comme si on avait été une jeune fille devant choisir entre le
vieux marchand qui pète au lit où l'arrière-cousin qui ne se brosse
pas les dents.
Bande de cons.
Vous n'avez rien gagné du tout.
Si c'était possible, on reprendrait nos voix et on ne les donnerait
qu'après les négociations,
à ceux qui auraient su être un peu intelligents, un peu sobres, un peu
humains.
Mais non, donner c'est donner, reprendre c'est voler.
Vous aviez un chouette petit pays,
pas très grand mais bien équipé,
des voisins plutôt sympas,
bien situé, avec la mer, avec la forêt, avec pas trop de charges.
Vous aviez une chouette petite population, pas parfaite-parfaite, mais
en gros, ce n'étaient pas des talibans non plus, c'étaient pas des
Contras, c'étaient pas des Tigres Tamouls. Une petite population de
fabricants de pralines, de marchands de kayaks, de chanteurs à texte,
de comiques parfois drôles, de stylistes un peu punks, de postiers
plutôt polis, de sportifs en minijupe, de flics à moustaches, des tas
de gens prêts à travailler plus, à gagner toujours moins et à ne pas
dire grand-chose.
Une petite population qui mélange le goût des mandarines à celui des
spéculoos.
Une petite population qui n'a rien contre l'Eurovision ni les
horodateurs.
Une petite population qui rend visite à ses grands-parents le dimanche
pour boire un café après le chicon gratin. Une petite population de
buveurs de bière et de joueurs de kicker.
Une petite population qui emmène ses enfants à Plankendael au
printemps et à Paradisio en hiver...
Comme ça, sans ennuyer le monde, en VW Touran.
Une petite population prévoyante qui a quelques euros sur un compte
épargne et une concession au cimetière.
Une petite population qui est plutôt toujours d'accord et en gros une
petite population qui ne veut pas d'histoires.
Et vous,
bande de cons,
tout ce que vous trouvez à faire,
ce sont ces petites réunions où l'on tourne encore plus en rond que
sur un circuit Märklin,
ce sont ces petits comités aussi stériles qu'un champ de patates à
Tchernobyl,
ce sont ces petites réactions à chaud qui me rappellent les crises de
mon chat quand il n'aime pas la marque de ses croquettes,
ce sont ces airs de petits tribuns en solde,
ce sont ces grands chevaux sur lesquels vous montez et qui seront
toujours comme ces petits poneys tristes de la foire du midi.
Tout ce que vous trouvez à faire, c'est de vous tirer dans les pattes
pour gagner une floche qui vous donnera droit à un tour gratuit sur ce
manège sinistre que vous appelez "politique".
Bande de nuls !
Alors moi,
j'ai eu une idée,
une grève,
une vraie grève,
une bonne grève,
une grève de tout le monde tant que la politique belge ressemblera à
une conserve de rollmops :
les enfants n'iront plus à l'école,
les femmes enceintes n'accoucheront pas, les déménageurs ne
déménageront pas.
Navetteurs, ne navettez plus.
Alcooliques, n'alcoolisez plus.
Chauffeurs, ne chauffez plus.
Pilotes, mécaniciens, traiteurs, bouchers, pêcheurs, éboueurs,
esthéticiennes, taxidermistes, stripteaseuses, scaphandriers,
géomètres experts, fleuristes, traders, opticiens, huissiers,
substituts, gourous, préfets, trésoriers, banquiers, infographistes,
ajusteurs, analystes-programmeurs, techniciens hotline, proxénètes,
dealers, animateurs, orthodontistes, urologues, animateurs
socioculturels, fossoyeurs...
Et tous les autres...
Total Stand By.
On arrête tout...
Et vous verrez que dans trois jours,
ils feront moins les malins."